Il arrive de temps en temps que l’on échange entre designers, que ce soit pour se donner des conseils ou dissiper des doutes. L’autre jour avec Chloé de Tisserin Coquet, nous nous sommes mis à discuter d’une des phases importantes de la conception du patron : la photographie du modèle. Plus qu’une discussion très technique autour des focales ou de la profondeur de champ, nous avons évoqué le délicat moment où l’on doit jouer les mannequins. L’échange de photos compromettantes nous a beaucoup fait rire. Cela nous a donné envie de partager notre regard sur cette étape, en vous dévoilant un petit peu ce que vous n’auriez jamais dû voir 🙂
Le travail de designer indépendant est passionnant et requiert souvent de maitriser une multitude de métiers (surtout quand on commence) ! Grâce aux réseaux sociaux, vous pouvez voir régulièrement quelques aperçus de nos étapes de création de patron : un petit bout de croquis, un échantillon plein de promesses, le bazar sur notre bureau au moment de s’attaquer à la gradation… L’étape de la photo est assez spéciale pour moi car à la fois j’aime beaucoup organiser la séance, composer avec les éléments quand on va en extérieur, voir le résultat… Pour autant, il y a aussi toujours un peu d’appréhension car il faut se confronter à sa propre image et essayer de poser en essayant de ne pas avoir l’air bizarre ou coincée !
Mannequin c’est un métier
J’ai la chance de pouvoir faire mes photos avec mon compagnon, cela aide beaucoup car forcément je me sens plus à l’aise avec lui derrière l’objectif. Par contre, cela ne change rien au fait que je ne sois pas mannequin. Je l’ai vraiment compris quand j’ai réalisé le stylisme du shooting photo pour le magazine I Knit Paris de One More Row Press dans lequel je publie 2 patrons (je vous en parle prochainement). La mannequin avec qui nous avons travaillé, Aly, fait ce métier depuis plus de 10 ans. Quand je l’ai vue faire ses poses au rythme du clic de l’appareil photo, j’ai été très impressionnée et je me suis dit que j’avais du chemin. Là où moi j’ai 1 photo réussie sur 20, je dirais que le ratio est inversé pour Aly ! (et encore… les râtés sont encore plus rares je pense).
La chance d’être 3 en séance photo c’est qu’il y a la photographe qui gère la lumière, la mise au point, le cadre… la mannequin qui gère la pose, les expressions, le rythme… la styliste qui fait attention à mettre en valeur le produit, le style général… Chacun est concentré sur son affaire. Quand on est seul voire 2, il faut poser en même temps qu’on pense à tout le reste. Ce n’est plus la même histoire !
J’ai été très heureuse de cette expérience car plutôt que de me complexer, cela m’a fait comprendre que la pratique et les rencontres forcent à s’améliorer. Bien sûr, même si j’aime bien prendre mon vélo et partir faire notre petite séance photo en amoureux, je serais ravie que ma petite entreprise puisse un jour se permettre de travailler avec des pro et essayer de nouvelles choses ! Pour le moment, nous allons continuer à faire les photos “à la bonne franquette”, en nous amusant et en essayant de vous proposer toujours de la qualité.
Quoi faire de ses mains ?
Pour finir, je vous commente la photo que j’ai choisie pour notre petit défi avec Chloé : la photo où je ne suis pas 100% sûre de quoi faire de mes mains 🙂
Outre le fait que je n’ai pas l’air fort convaincue sur cette photo, ce cliché a surtout été banni à cause de la chose invisible que je tiens dans mes mains. Quand je regarde cette photo, cela me rappelle une période difficile où, pendant l’adolescence, mes bras et mes jambes ont grandi d’un coup et très vite… Comme beaucoup, je n’ai pas su quoi faire de ses extensions soudaines. Je pense qu’à l’époque, j’ai tout testé : une main dans la poche, les bras croisés… ou encore le fameux “je prends des pulls trop grands pour pouvoir enfermer mes mains dedans”. Je ne vous détaillerai pas combien marcher était devenu source de beaucoup de réflexions “quel bras va avec quelle jambe ?”, “quel est l’angle idéal de balancement ?”, “à quel moment je respire ?”. Ne vous inquiétez pas (ou inquiétez vous), je me posais quand même des questions plus existentielles la plus part du temps. Mais cela m’avait quand même bien marqué et aujourd’hui, je m’amuse assez de voir que je ne suis toujours pas complètement maître de moi-même 🙂
C’est peut-être pour ça que je fais du tricot tiens d’ailleurs ?! Maintenant, je sais quoi faire de mes mains.
Il m’a fallu un petit peu de temps avant d’accepter de relever le défi que nous avons lancé avec Chloé (et désolée mais vous n’aurez pas droit au pire du pire car vraiment je suis trop timide pour ça) (et après tout, il faut bien garder un peu de magie entre nous haha !). Pour que la pilule passe mieux, je me suis amusée à remplir le vide et la gêne de cette photo avec quelques interprétations. Régalez-vous !
Maintenant vous savez-tout ! Ou presque…
Si vous avez des astuces, nous serions ravies que vous les partagiez dans les commentaires ! Et sinon, vous pouvez inviter vos créateurs et créatrices préférés à nous montrer aussi leurs photos. Car #onestpasdesmannequins !
Quelques liens :
- Allez lire l’article de Chloé aka Tisserin Coquet sur son blog pour voir comment elle a choisi de relever notre défi par ici !
- J’en profite pour vous conseiller aussi le blog d’Aly sur lequel elle partage des tips de mannequin dans un style très sympa, c’est par ici !)
- Et bien sûr, retrouvez les jolies photos de ma marinière Ondes sur Ravelry si le cœur vous en dit !
Ça me fait rire ! C’est exactement ce qui se passe pour moi, je cherche toujours où mettre mes mains lors de shoot.
Grâce à toi je me sens moins seule 😀