Il y a environ 2 semaines, Hélène a eu la délicate attention de publier un article sur son blog Still Vauriens me remémorant une discussion qu’on avait eue. Nous nous sommes rencontrées à Montréal lors de mon voyage au Canada, revues plusieurs fois autour de nos tricots, de breuvages et bavardages. Parmi ces derniers, on a abordé notre première fois. La première fois où nos mains et nos aiguilles donnèrent quelque-chose de concluant. Je donne le change, voici mon histoire !
C’est très drôle de voir qu’avec Hélène, nous avons un point en commun dans le choix de notre premier modèle sérieux.
Comme elle, je suis partie sur un pull que j’ai dû adapter, un patron avec des coutures et un fil qu’on ne choisit pas pour se simplifier la tâche. Un fil fourrure blanc uni.
La différence entre nous deux, c’est que Hélène fit son projet à 15 ans. Moi à 27. Plus jeune, je n’aurais jamais eu la patience, ni même la confiance (Hélène ou l’adolescence autrement).
A 15 ans, il est vrai que j’avais déjà tâté de l’aiguille. Par la couture, certes, mais aussi par le tricot. En effet, je dis que je me suis mise au tricot début 2015. C’est la version officielle mais j’avais déjà tricoté par le passé sans que ça soit fort concluant.
Prémisses, jeunesse et démission
Dans les années de la primaire, j’avais projeté de me faire une écharpe vert pastel. Je voyais tous les dimanches mon arrière-grand-mère, prêtresse de la maille dans la famille, finir des projets plus incroyables les uns que les autres. J’étais tentée par ce geste bizarre qui faisait tant de merveilles.
Je lui parlais de mon projet. Elle me ramenait de la laine le dimanche suivant et me conseilla de commencer au point mousse.
La douleur. Chaque rang fini, j’allais la voir : « Et là, c’est bon ? ». Entre les mailles twistées, les mailles perdues et les mailles ajoutées n’importe comment (parfois volontairement juste pour avoir le compte)… tricoter m’apparaissait comme une vraie épreuve dont je visualisais très mal la mécanique : « tiens, ça je sais même pas comment tu as fait » « moi non plus mamie… moi non plus… ».
Au final, l’écharpe s’est gentiment transformée en bonnet pour poupon, pliée en deux et cousue sur les côtés. Histoire de dire que j’avais quand même finalisé quelque-chose. Ni moi, ni Mamie Solange n’aurions eu la patience d’aller jusqu’au bout.
La fois où un projet aboutit
Vinrent mes 16 ans. J’avais un truc avec les rayures à l’époque et je voulais une écharpe rayée grise et blanche, pour assortir à un haut manches longues que je m’étais cousu. Il était temps de déterrer ce vieil échec au tricot et d’en faire une réussite. Ma grand-mère n’étant plus, ma mère me remémora le point mousse. C’était parti !
J’ai tenu bon. Et j’ai vaincu. En combien de temps ? Je ne sais plus. L’essentiel est que j’étais allée au bout… et au-delà.
Trop large et trop longue, je ne me résolus pas à la détricoter. Je la pliai en deux pour diviser de moitié la largeur et cousus proprement bord à bord. Elle restait trop longue… tant pis ! Je ferai quelques tours de plus autour de mon cou. Avec tout ça, il me restait de la laine alors je rajoutais des franges sur les largeurs.
Je l’avais fait ! Aujourd’hui, je ne suis plus sûre de l’avoir donnée ou gardée. Un jour je récupérerai mes cartons et si je la retrouve, il y aura un update ici avec la photo. En attendant, voici mon souvenir du projet :
Après ça… plus rien. Elipse de plus de 10 ans. Pourquoi ? Je ne sais pas. Ça ne devait pas être le moment.
Et un jour, le vrai premier projet
10 ans plus tard, je revins au tricot après avoir bien exploré le crochet. La maturité avait fait son chemin. L’envie et peut-être aussi le besoin d’un retour aux essentiels et à la créativité avaient gentiment amené le crochet dans ma vie. Le tricot est revenu car j’avais besoin de dépasser les limites du crochet dans mes projets. Le choix de commencer par un pull, c’était sûrement un test du genre : « si j’arrive à faire ça, j’aurais plus peur d’aucun modèle ».
Mon amie Charlotte m’avait offert pour mon anniversaire différentes pelotes dont un exemplaire de cette laine Plassard (qualité Lou) :
Je suis alors retournée prendre le nombre de pelotes qu’il me fallait pour le modèle que j’avais choisi. Un modèle de cardigan Drops, avec bordure au point de riz :
Au final, j’ai fini de le coudre alors que je portais déjà mon deuxième pull tricoté (et avec torsades !). Pour le critiquer un peu, je dirais que je devrais revoir le système de fermeture car la structure est assez épaisse, ce n’est pas très beau ouvert comme ça. Y a un petit trou quelque part bien camouflé. Les manches sont un peu courtes. Pour ce qui est cool : le moelleux, la douceur et surtout, la chaleur ! Et puis, je l’ai fini et j’ai compris ce que je faisais.
Et vous ?
Hélène nous propose de partager nos premières réalisations, c’est la raison de cet article. Racontez vous aussi vos débuts ! Pour que tout le monde s’y retrouve, partagez ça sur les réseaux sociaux en utilisant le hashtag :
#souvenirsdaiguilles
Pour aller plus loin
- Hélène décortique avec humour les difficultés de tels choix pour une débutante (le pull à couture, la laine fantaisie…), allez donc voir son article pour connaitre son souvenir d’aiguilles 🙂
- Le blog d’Hélène
- Le lien vers mon projet Ravelry du pull Drops
Yeah! Merci d’avoir participé 😀
Les laines poilues ont du succès à ce que je vois! Bravo en tout cas, il est très réussi et cette petite fourrure blanche te sied à merveille! J’aime beaucoup tes premiers pas “tiens, ça je sais même pas comment tu as fait” c’est tellement ça haha.
Merci Hélène 😉
C’est vraiment fun de se rappeler de tout ça !